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Lalobbe

Lalobbe, village ardennais de 167 habitants (2018)

Lalobbe 1

A 16 kilomètres de La Hardoye, Lalobbe avec son fourneau et ses anciennes industries est un village avec un patrimoine important que l'on peut découvrir en étant curieux lors des randonnées autour de la commune et de ses 8 hameaux. Vous y trouverez des chambres d'hôtes, un gîte rural, une cidrerie (celle-ci a permis de relancer la renommée du cidre depuis 2007), mais aussi plein de belles randonnées pour découvrir les vallées de Lalobbe.

Le chemin de fer passait le long de la Vaux et contribuait au développement du village. Sur le chemin de promenade de la Ficelle (GR et liaison du chemin Compostelle), proche du lieu-dit du Bief du seigneur, vous passerez assez proche de la "cascade" qui générait de l'électricité.

Sa spécialité gastronomique à ne pas manquer : le cidre. Il y avait même un estaminet à Paris nommé au Cidre de Lalobbe tellement le cidre était réputé !

Berceau de la famille Marandel

 

Pierre dit le jeune Marandel (1698-1771), chantre (1703-1771) et fort exact aux offices de l'église de Lalobbe est le frère de Pierre dit le cadet (1694-1768), maître tonnelier (1725-1735), laboureur, marchand de bois en gros à Rogiville (1768) et ancêtre à la 7e génération de Marthe Madeleine PARENT.

Il est l'auteur d'une chronique de son village qui nous est parvenu. L'auteur du manuscrit était de Lalobbe, comme il ressort du passage où il note qu'il a été confirmé le 11 mai 1723. D'après l'étal-civil ancien de la paroisse , Pierre Marandel le-jeune, garçon tonnelier, fut parrain, le 10 août 1720, d'un enfant de Pierre Marandel cadet, ce qui suppose un Pierre Marandel l'ainé. Il n'a pas été possible de retrouver à l'étal-civil de Lalobbe l'acte de baptême de notre chroniqueur (NDL l'acte a été retrouvé, né le  19 mai 1698 à Lalobbe). Un Pierre Marandel décéda le 10 janvier 1768 à l'âge de 71 ans, un autre le 6 septembre 1771 à l'âge de 75 ans environ. L'acte de celui-ci relate qu'il fut chanlre depuis l'âge de cinq ans sans interruption et qu'il a toujours été fort exact aux oflices. Il est probable que ce dernier est celui qui nous intéresse; son âge et le fait que la plus récente inscription de la première main est du 25 juin 1768 militent en sa faveur. A propos de l'ouvrage et les additions de Pierre Marandel à la chronique de Jean Taté, une copie nous est parvenue, le volume mesure 25cm.5 sur 15cm. et était jadis relié en cuir plein. Les plats de carton gris n'en ont conservé qu'une mince lanière sur le bord, ainsi que les clous d'assemblage. La transcription occupe 118 pages.

Le rédacteur et premier possesseur du manuscrit nous est indiqué par l'Avertissement au lecteur, signé :
Pierre Marandel le jeune.

Chronique Pierre Marandel (lalobbe)Chronique Pierre Marandel (lalobbe) (459.93 Ko)

Un événement a lieu en l'année 1716, l'horloge de bois de l'église de Lalobbe a élé faite par Pierre Marandel tonnelier audit lieu, pour sonner sur les 3 cloches, elle a été monté au clocher le 31e mars le jour du Vendredy-Saint, elle n'a rien coûté au bourgeois, elle a élé faite gratis, M. Moreine à livré le bois propre pour la construire.

Les Marandel, ancêtres de Marthe-Madeleine Parent.

Nicolas dit l'aîné né à Draize en 1608 et décédé le 3 septembre 1689 à Lalobbe était tonnelier (1678-1689),bourgeois (1676) et marguillier. 

Un événement a lieu en septembre 1685. On a commencé à travailler au coeur de l'église de Lalobbe et ensuitte à la chapelle, et Nicolas Marandel, marguiller, eut procé contre les moines de Signy l'Abbaye pour la réfection du choeur et de laditte chapelle parce qu'il sont décimateur, et ont été condamné au réfection du coeur et cancel de laditte église, en partie, parce qu'ils ne tiennent qu'un quart et l'abbaye S' Martin de Laon les autres... (extrait de la chronique).

Il épouse Barbe Meunier (1618-1676) dont un fils:

Nicolas, né en 1657 à Lalobbe et décédé le 29 mars 1730 dans le même village était maître tonnelier (1678-1730) à Lalobbe.

Un événement dramatique a lieu à Lalobbe le samedi 16 mars 1720. Environ sept heures et demi du soir arriva un triste et fâcheux accident à Lalobbe. Un petit garçon de devant l'église, sortant après avoir soupé, vit le feu qui perçait le toit de l'écurie des Bocquet et qui sortait par une remise qui donnait sur la rue, aussitot s'écrie au feu; chacun sort pour voir ce que c'était. Aussitôt le feu prend à la maison de Nicolas Marandel qui était couverte de paille aussi bien que l'écurie dudit Bocquet. Chacun voyant un embrasement pareille, chacun a sauvé ce qu'il avait dans sa maison et sans secours au feu, parce que l'on croyait que le village allait brûlé, puis le feu descend à la maison de Marguerite Dascy et à celle de Pierre Dascy, qui était de même. Aussitôt le feu gagne à la maison de Monseigneur Moreine sans secours de personne, car s'il y avoit eu du secours laditte maison de Monseignur Moreine n'aurait pas été brûlé, et auprès de l'écurie dudit Bocquet était sa maison qui fut allumé avec les autres. Quand les villages de Signy, Grandchamps el les censes du lieu eurent vu un si grand feu, accoururent de toute part, mais trop tard, car ces maisons était réduite presque en cendres; néanmoins celle de Bocquet du côté d'en haut ne brûlait. pas vite. L'on s'est mis sur la maison de feu Jean Laplante, avec de l'eau, on a conservé laditte maison avec grand peine, car elle n'etait qu'à dix ou douze pied près celle dudit Bocquet, et en la conservant on a conservé la rue qui monte en haut. D'un autre côté on s'est mis sur la grange de Jean Leteiller qui était à quatorze ou 15 pied près de la bergerie dudit Moreine, et sans bon secours elle aurait été encore brûlé une fois et tous les bâtiments dudit Leteiller. Enfin c'était une grande désolation de voir un tel embrasement.

L'on a commencé à lever le bâtiment de Monseigneur Moreine le 22 mai 1720, achevé de couvrir le 17e juin. Le 20e juin, on a levé celle de Pierre Dascy cl Marguerilte Dascy. Le 30 juillet, on a levé la maison de
Nicolas Marandel, achevé de couvrir le 20e août. Le 30e septembre, on a levé celle de Toussaint Bocquet. Le jeudi 9e mai 1720, le clocher de Vuagnon tomba de lui-même, sans qu'il faisait de vent. C'étoit une haute flèche et qu'il y avoit longtemps qu'il penchait du côté qu'il a tombé. On l'a rétabli en 1722, mais point si haut qu'il etait. Les cloches ont tombé aussi, il n'y a eu qu'un anneau de cassé  (...)

Il épouse Jeanne-Marie LUCE dont 1 fille:

Marie-Françoise, née à Rogiville (Lalobbe) le 24 juin 1731, épouse en 1ère noce le 26 otobre 1751 à Lalobbe de Jean-Baptiste Bara (1726-1754), laboureur à Son (Ardennes) de1752 à 1754. Elle décède à Son le 31 octobre 1804. Aïeule de Véronique Bosserelle (4ème génération).

Famille Bompart (scieur de long)

 

1695-1717  Pierre Bompart, né en 1643 et décédé à Lalobbe le 29 avril 1717 était scieur de long (1695-1717), époux de Jacqueline Lejeune

1708-1745 Simon Bompart, son fils, né à Lalobbe le 15 février 1685 et décédé le 12 janvier 1765 à Lalobbe était scieur de long (1708-1745). Epoux en 1ère noce de Poncette Fossier (7 enfants dont Jean, lignée d'horloger à Lalobbe et ancêtre d'Eugénie Colas) et en seconde noce de Jeanne Renault (12 enfants dont Nicolas, ancêtre direct)

1749-1761 Nicolas Bompart, son fils, né à Lalobbe le 3 mai 1725 et décédé le 2 mars 1761 à Lalobbe était scieur de long jusqu'à sa mort prématurée. Son décès est inexpliqué, trouvé noyé au bas de l'empalement du moulin de Lalobbe. Il avait 35 ans et 8 enfants.

Sa fills, Marie Jeanne Bompart (1757-1844) est l'épouse de Pierre-Nicolas Bosserelle. Le couple se marie et réside à Son (Ardennes). Elle est la grand-mère de Véronique Bosserelle, et l'arrière arrière grand-mère de Marthe-Madeleine Parent.

 

Centenaire de Marie-Jeanne dite Eugénie Colas, née Bompart

Née le 22 juillet 1920 à Lalobbe et décédée le 10 mars 1923 à l'âge de 102 ans et 8 mois

 Marthe Madeleine PARENT est une arrière-petite-fille d'un cousin issu d’issus de germains de Marie-Jeanne dite Eugénie BOMPART

Lalobbe - Mme Eugénie Colas, née Bompart, entourée de ses 26 enfants et arrière-petits-enfants, célébrait, le 20 juillet 1920 l'anniversaire de sa naissance et son entrée dans son second siècle. Au bras du plus jeune de ses arrière-petits-fils, l'aïeule vénérée descendit de l'église suivie de sa nombreuse famille et de la paroisse qui avait voulu lui faire cortège d'honneur, à la messe solennelle d'actions de grâces.

A l'occasion de son décès, le journal local (Le Petit Ardennais) a réalisé un reportage à Lalobbe:

86 centenaires en 1920 en France contre 20 944 en 2020
La centenaire de Lalobbe s'en est allée laissant vingt petits et arrière petits-enfants
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Le secret d'un si long règne - Une vie simple et tranquille où le travail a tenu une large place

Cent deux ans et huit mois! c'est l'âge respectable auquel Mme Colas-Bompart de Lalobbe, s'est éteinte le samedi 10 mars, quatre-vingt-un ans exactement après son mariage.

Plus que centenaire ! La chose est si rare et suppose tant d'histoires, qu'elle nous a amenés au village, dans la famille même de la vénérable aïeule.
La fille aînée de la défunte, Mlle Colas, âgée de 80 ans, nous reçoit simplement dans la petite maison où elle a vécu avec sa mère pendant 77 annnées consécutives, et c'est avec la plus grande bienveillance qu'elle répond à nos nombreuses questions.

Ma mère, ne à Lalobbe, était la cadette de six enfants, elle avait un frère jumeau qui vécut jusqu'à l'âge de 40 ans. Ses parents sont tous deux nés et morts à Lalobbe. Son père (horloger) est mort à l'âge de 90 ans, sa mère à 92 ans.

Voilà, certes, des antécédents de longévité qui promettaient et qui ont tenu.
Mme Colas, mariée à 22 ans, a donné le jour à quatre enfants, dont deux sont encore en vie: sa fille, "sa demoiselle" comme disent les gens du pays, et un fils âgé de 76 ans, retraité des chemins de fer du Nord, depuis 26 ans, après 25 ans de service.

Le mari de la centenaire était maçon, c'est lui qui, en 1846, construisit la maison de la famille. Il est mort à l'âge de 84 ans, il y a dix-huit ans. Les deux époux avaient par conséquent le même âge. Vingt petits et arrières petits enfants, voilà la descendance de Mme Colas. Plusieurs sont à Paris, tous bien placés. La tante et grand'tante nous parle, avec une fierté bien légitime, d'une arrière petite-fille de sa mère, licenciée ès sciences, et d'un arrière petit-fils Saint-Cyrien.

Comment Mme Colas a-t-elle fait pour vivre si âgée, jouissant jusqu'à la fin de toutes ses facultés? voilà ce qui nous interesse?

Ma mère, répond sa fille, a toujours été vaillante. Malgré son grand âge, elle se levait encore à six ou à sept heures, suivant la saison. Autrefois, elle s'occupait des bestiaux que nous élevions: plusieurs vaches et un porc, et elle travaillait au champs.

Nous avons toujours eu un jardin; l'année dernière, c'est encore elle qui a bêché et planté les pommes de terres. Il y a deux mois, elle faisait encore la lessive, et puis tenez, elle nous a scié huit stères de bois pendant l'hiver, et Mlle Colas nous montre plusieurs buches aussi bien sciées qu'elles auraient pu l'être par un homme...

Et comme nous nous inquiétons des sens de la centenaire, sa fille nous rassure:"Ma mère n'avait aucune infirmité, depuis un an sa vue avait un peu baissé, il faut le reconnaître; elle entendait aussi un peu dur, mais cela n'était rien. Des lunettes appropriées lui permettaient encore de tricoter, d'ourler des mouchoirs, de faire des vêtements."

Mme Colas qui était petite et maigre a toujours été frugale; le matin, elle déjeunait avec du café au lait. Un potage et des légumes constituaient son déjeuner de midi. Le soir, elle préférait à tout, une tartine et du fromage; comme boisson, du cidre coupé,d'eau en mangeant, du cadé après le déjeuner de midi et jamais d'alcool.

Par contre, "Maman Ninie", c'est ainsi que l'appelaient ses petits-enfants, avait un faible pour les bonbons et le pain d'épices, et cette mignonne passion était entretenue comme il convenait par la nombreuse descendance qui élisait domicile chez elle pendant les vacances.

Et le caractère de la centenaire? Il était naturellement heureux. Mme Colas était restée très gaie. Il y a six mois, elle avait encore chanté deux chansons au mariage d'une de ses petites-filles.

Nous nous demandions si la centenaire avait voyagé? Une seule fois, nous répond sa fille, vers 1880, elle est allée à Paris, Maubeuge et Lille.

Et son fils de 76 ans, voisin de sa soeur, qui vient d'arriver ajoute: " A l'époque, on voyageait si peu! Ainsi moi, j'ai fait cinq ans de service militaire à Arras et je suis revenu tout juste deux fois..."

Mme Colas ne s'est jamais préoccupée des troubles politiques. Deux fois, elle a connu l'invasion: en 1870 et en 1914, mais elle n'en a pas souffert, et lors de la dernière guerre, l'ennemi a eu égard à deux femmes seules et âgées. Elle n'a pas toujours été au courant des événements passés, parce qu'autrefois on lisait peu les journaux, et cependant Mme Colas savait lire et écrire. De plus, son esprit s'était mordernisé, elle aimait la modeet les inventions nouvelles, mais elle était un peu effrayée du prix élevé des choses, et cela se conçoit...

La centenaire n'a jamais fait de maladie, qui laisse de mauvais restes, comme ont dit en langage populaire; à l'âge de 45 ans, elle a souffert d'une dysenterie sérieuse, et c'est tout. Elle est morte sans avoir été malade, de vieillesse, après quinze jours d'affaiblissement graduel et elle se plaignait de ne plus pouvoir travailler.

Nous félicitons les enfants de Mme Colas de leur excellente mémoire, mais il nous assurent que la leur n'est rien en comparaison de celle de leur mère!

Avant de les quitter, nous jetons un dernier coup d'oeil à cette pièce remplie des souvenirs de celle qui est partie pour ne plus revenir. Ce sont sur la cheminée, de vieux vases en porcelaine, c'est une horloge dans sa gaine, qui continue à marquer le tic tac des heurs, c'est une armoire sculptée, c'est encore une soupière vieille d'au moins cent cinquante ans, puisqu'elle vient de la mère de la centenaire.
Tout est d'une propreté méticuleuse, depuis les rideaux de mousseline blanche jusqu'au poële flamand ciré du plus beau noir...

Nous remercions Melle Colas qui, en nous contant avec tant de bonne grâce, l'histoire de sa "maman Ninie", nous a permis de prendre la plus belle leçon de morale et de philosophie: "Vivre pour travailler. Travailler pour être heureux."

Plusieurs journaux français ont salué sa disparition en ces mots: "Morte à 102 ans - Rethel, le 15 mars. Mme Colas Bompart vient de mourir à Lalobbe, à l'âge de cent deux ans et huit mois. La centenaire, qui avait conservé toutes ses facultés, vivait avec une de ses petites-filles, EIle-même déjà âgée, et vaquait nornalement à ses occupations."

Le Petit Dauphinois, le grand quotidien des Alpes françaises ;  Le Grand écho du Nord de la France;- L'Action française ; Le Petit Provençal ;  La Dépêche du Berry

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 10/03/2021

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