Gosset Raoul, fusillé (1941)

Raoul Gosset (1897-1941), secrétaire de la section communiste d’Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis), fusillé par les allemands

Gosset jean nicolas emile colorizedPetit-fils de l'instituteur Jean Nicolas Joseph Émile Gosset (1839-1907) de La Hardoye (voir photo ci-contre de son grand-père, instituteur), Raoul Gosset était un cousin issu de germain de Marie-Désirée-Victorine-Henriette Baudrillard, mère de Marthe-Madeleine Parent

Né le 3 décembre 1897 à Charleville-Mézière, Raoul Gosset est le fils de Jean Léonce Gosset (1868-1948), cultivateur à Grandchamp (Ardennes) puis sergent (1889), sergent Major (1893) ,adjudant (1897) au 91ème Régiment d'Infanterie de Mézières - adjudant de bataillon (1903) décoré de la médaille militaire (1907).

Il épouse le 10 avril 1920 à Argenteuil Régine Simone Bourotte (1902-1943), membre du comité de section communiste. Elle fut condamnée par le tribunal militaire de Périgueux à trois ans de prison, mille francs d’amende et dix ans d’interdiction des droits civiques et politiques pour « reconstitution de ligue dissoute et transmission des mots d’ordre de la IIIe Internationale ». Elle fut traduite devant la Section spéciale de la cour d’appel de Paris le 24 novembre 1941. Gravement malade, elle mourut à la prison de Rennes.

D'abord ouvrier métallurgiste et électricien, Raoul Gosset est ensuite secrétaire de la section communiste d’Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis) et membre du comité régional de Paris-Nord en 1938 et 1939.

Le 5 avril 1940 à Paris,  La. préfecture de police vient, à la suite d'une série d'enquêtes et de surveillances, de démasquer l'organisation clandestine de l'ancienne région Paris-Nord de l'ex-parti communiste.
Depuis quelque temps, les services de la préfecture avaient constaté, dans les usines de la banlieue nord, une recrudescence de la propagande communiste par papillons collé à l'intérieur des ateliers.
L'enquête effectuée avait démontré qu'il ne s'agissait pas d'initiatives isolées, mais bien d'entreprises coordonnées, disposant de moyens étendus.Raoul gosset 1
On acquit rapidement la certitude que ces papillons étaient confectionnés à l'aide d'une imprimerie portative, ce matériel étant d'ailleurs déplacé presque journellement. Les recherches orientèrent les policiers vers l'organisateur de cette propagande Fernand Barthélémy, militant particulièrement actif, qui dirigeait avant septembre 1939 la section communiste des Usines Renault, de Boulogne. Le transport du matériel était généralement effectué par les époux Thomas, occupés tous les deux, dans une usine de moteurs d'aviation.
La diffusion des papillons était assurée, dans les usines de la banlieue nord, par des éléments que contrôlait le militant Dillier, ancien élève de l'Ecole Centrale du parti communiste, qui fonctionnait avant la guerre, à Arcueil. La perquisition effectuée au domicile de ce dernier a prouvé, d'ailleurs, que son séjour à l'école en avait fait un militant particulièrement averti, à en juger par les notes élogieuses qui lui ont étè diécernées par les professeurs. Mais les enquêteurs devaient bientôt obtenir des résultats plus importants. Ils parvenaient à mettre la main sur l'état-major de la région Paris-Nord. Le chef lui-même, Raoul Gosset, ancien secrétaire de la section communiste d'Aubervilliers, était arrêté ainsi que les militants dont il s'était entouré pour la confection, l'acheminement et la distribution des tracts. Gosset avait, en effet, confié à Brunelet le soin de confectionner les tracts qui par l'intermédiaire de Labalette et Boulhes étaient acheminés vers les distributeurs chargés de la diffusion dans les usines. Pour accomplir ces différentes tâches, Brunelet avait constitué un organisme appelé entre initiés "Service Central de Propagande *. Ce service comportait un matériel d'impression et un service de liaison. De leur coté, Labalette et Boulhes. avaient la charge d'un centre régulateur destiné à recevoir les tracts imprimés et à les répartir selon les instructions formelles de Gosset. Les uns et les autres disposaient d'éléments dévoués à la 3è Internationale. Ceux-ci n'ont pas tardé à les rejoindre au dépôt. Brunelet, ayant été tout récemment rappelé sous les drapeaux, venait d'être remplacé par la femme Seugas. C'est chez cette dernière que les enquêteurs ont découvert, enfoui dans une fosse aménagée dans le sous-sol de son pavillon, un important matériel d'impression et un volumineux stock de papier à tracts. Enfin la police a saisi des paquets de tracts tirés chez la femme Seugas et qui étaient entreposés, en attendant leur acheminement et leur destination chez la femme Pourez, principal agent de liaison de Gosset. Cette dernière était activement secondée dans sa tache par Verson et sa maîtresse, propriétaires d'un café avenue de la République à Aubervilliers.

Fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à la Blisière en Juigné-les-Moutiers, près de Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique)

Arrêté dès avril 40, puis à nouveau en octobre sur ordre de Laval, c’est de l’infirmerie où il était malade qu’on le traîne jusqu’au poteau d’exécution. Son épouse mourra en prison en octobre 45.

Charles Tillon donnera le nom de Régine Gosset à la rue qui va de la rue du Port à la rue Heurtault.

Biographie: Né le 3 décembre 1897 à Charleville (Ardennes), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à la Blisière en Juigné-les-Moutiers, près de Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; ouvrier métallurgiste et électricien ; secrétaire de la section communiste d’Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis).
Raoul gossetFils d’un militaire et d’une ménagère, Raoul Gosset s’était marié en décembre 1920, à Argenteuil, avec Régine, Simone Bourotte, née à Deille (Ardennes) le 21 novembre 1922, fille d’un ardoisier et d’une ménagère, sténo-dactylographe. Inscrit sur les listes électorales d’Aubervilliers depuis 1932 comme électricien, secrétaire de la section communiste d’Aubervilliers et membre du comité régional de Paris-Nord en 1938 et 1939, Raoul Gosset fut arrêté le 6 avril 1940. Libéré en juin 1940 par des gardiens de prison, à l’approche des Allemands, il milita dans le Parti communiste clandestin. Arrêté à nouveau en octobre 1940 avec la plupart des dirigeants communistes d’Aubervilliers, interné au camp de Choisel, il a été fusillé à la Blisière en Juigné-les-Moutiers, le 15 décembre 1941, par les autorités allemandes, avec huit autres détenus, en représailles aux attentats du 28 novembre et du 7 décembre 1941. (Voir Adrien Agnès.)
Sa femme, membre du comité de section communiste, domiciliée 10 rue Albinet à Aubervilliers, fut arrêtée le 5 avril 1940. Elle fut condamnée le 17 mars 1941 par le tribunal militaire de Périgueux à trois ans de prison, mille francs d’amende et dix ans d’interdiction des droits civiques et politiques pour « reconstitution de ligue dissoute et transmission des mots d’ordre de la IIIe Internationale ». Elle fut traduite devant la Section spéciale de la cour d’appel de Paris le 24 novembre 1941.Gravement malade, elle mourut à la prison de Rennes le 3 octobre 1943. Son frère Serge Bourotte, arrêté en 1939, mourut à la prison de la Santé à Paris en 1940.
Leur fils, Robert Gosset, mourut en 1949 des suites de sa déportation.
Charles Tillon, maire d’Aubervilliers, fit revenir ses cendres et organisa des funérailles officielles pour tous les communistes fusillés par les nazis.
Raoul Gosset repose au cimetière communal.
Le 30 août 1945, le nom de Raoul-Gosset fut attribué par le conseil municipal à la rue de Paradis.

6 mai 1945: Inhumation - Cimetière communal - Aubervilliers, 93300, Seine-Saint-Denis. Charles Tillon, maire d’Aubervilliers, fit revenir ses cendres et organisa des funérailles officielles pour tous les communistes fusillés par les nazis.

Cérémonie funéraire du 6 mai 1945 en l'honneur des 19 fusillés d'Aubervilliers. Après les allocutions d'Emile Dubois, conseiller général de la Seine rescapé de Buchenwald, et de Charles Tillon, ministre de l'air et maire d'Aubervilliers, la foule émue suit les 19 corbillards jusqu'au cimetière de la ville. Les cercueils recouverts du drapeau tricolore sont salués par les militaires, Charles Tillon s'incline devant les familles des victimes. On relève une banderole de le section du Parti communiste d'Aubervilliers et la présence de plusieurs bonnes sœurs. En passant devant les cercueils, de nombreuses femmes font leur signe de croix. Le commentaire off souligne l'origine modeste des martyrs et les présente comme de simples travailleurs. Il cite nominativement les 19 fusillés, précise leur âge et leur profession, ainsi que les circonstances de leur mort. (La photo de Raoul Gosset provient du site web journals.openedition.org)

Hommage:

Stèle érigée étang de la Blisière - Juigné-des-Moutiers, 44670, Loire-Atlantique, Pays de la Loire

Le 15 décembre 1941, dans la forêt de JUIGNÉ, près de l’étang de LA BLISIÈRE, ont été fusillés comme otages par l’occupant allemand, avec la complicité des autorités françaises de VICHY, 9 résistants internés au camp de Choisel à Châteaubriant.

AGNES Adrien 42 ans agent technique
BABIN Louis 52 ans radiologue
BAROUX Paul 31 ans instituteur
GOSSET Raoul 44 ans électricien
JACQ Fernand 32 ans médecin
PERROUAULT René 45 ans syndicaliste
PILLET Maurice 39 ans syndicaliste
THORETTON Georges 27 ans ouvrier
VICTOR Georges 21 ans ajusteur
N’OUBLIONS JAMAIS LE SACRIFICE DE CEUX QUI DONNÈRENT LEUR VIE POUR NOTRE LIBERTÉ

8 chateaubriant

(Photo ci-dessus et portrait en médaillon sont des documents du PCF d'Aubervillers - Merci...)

Date de dernière mise à jour : 11/03/2021