Bagnard en Guyane

Appolinius Bosserelle (1844-1898) et Léon Parant (1841-1876)

Famille Parant et Bosserelle

Alexandre Parent et Véronique Zélie Bosserelle ont en commun d'avoir chacun un frère bagnard en Guyane 

Le frère d'Alexandre Parent et le frère de Véronique Zélie Bosserelle

Veronique bosserelle 2020

 

Appolinius Bosserelle est né à Son (Ardennes) le 5 décembre 1844, fils de François Xavier Bosserelle, propriétaire à Son et de Marie-Thérèse Hyacinthe Thibault. Il est le frère de Véronique Zélie Bosserelle (photo ci-contre). Il est boulanger mais à l'âge de 22 ans, il est condamné une première fois pour vol par le tribunal de Strasbourg à 2 ans de prisons. Tiré au sort à Château-Porcien (n°64), doit effectuer son service militaire et accomplit son service pendant 7 ans au 27è régiment de ligne et au 1er bataillon d'infanterie léger d'Afrique.

A la fin de son service, il renoue avec les condamnations. Condamné à Reims à 3 mois de prison pour vagabondage le 22 novembre 1879 puis l'année suivante à 2 mois de prison, il accumule les condamnations pour vagabondage jusqu'au 15 novembre 1883 où il est jugé à Châlons-sur-Marne pour filouterie (5 mois de prison). De nouveau condamné à Orléans pour vagabondage le 19 mai 1885, il est condamné 4 ans plus tard à 8 mois de prison pour vol (à Vervins). La même année, une tentative de vol et vagabondage le condamne à Châlons-sur-Marne à 8 mois de prison. Le 28 janvier 1891, il est de nouveau condamné à Sens (Yonne) pour vagabondage et mendicité (4 mois de prison).

L'ultime condamnation du 14 mars 1894 à Cosne (Nièvre) pour vol à trois mois et un jour, entraine la condamnation à la rélégation. Le 16 octobre 1894, il est déclaré Apte à la rélégation, jouissant d'une bonne santé, aucune affection.

Le 20 décembre 1894, il embarque à Saint-Nazaire pour les colonies (Guyane) et débarque le 7 janvier 1895.

Avant sa relégation, son attitude en prison est décrite ainsi:

Sa conduite a été bonne dans les prisons où il a subi ses peines, à l'exception de Chalons-sur-Marne (en Champagne), toutefois on ne lui connait pas de tendance à conduire ses co-détenus à tramer des complots, des mutineries. Aucune remarque défavorable n'a été faite sur ses moeurs. Catholique d'origine, assiste aux offices. Sais lire et écrire, assez intelligent.

Un jugement est porté sur l'homme avant sa relégation:

Avis du Procureur de la République près le Tribunal de Cosne: "Le nommé Bosserelle est surtout un paresseux ioncorrigible, un vagabond qui a commis des vols dans le but avoué de se faire reléguer. Il ne mérite pas d'être admis au bénéfice de la relégation individuelle.J'estime que la rélégation collective doit lui être appliquée"
Fait au Parquet de Cosne, le 20 octobre 1894

Avis du directeur du dépôt d'Angoulème: "Bosserelle est de son état ouvrier boulanger. Rien ne l'empêchait d'exercer ce métier et de gagner honnêtement sa vie, mais c'est un nomade, un trimardeur, par tempérament, il préférait aller de ville en ville, mendiant, filoutant et volant. La conduite en prison est bonne. La relégation ne l'effraye pas, bien au contraire, il ne demande qu'à partir pour les colonies. Avis à le soumettre à la relégation collective".
Fait à Angoulème le 23 octobre 1894

Avis du Préfét de la Charente: Le Préfet de la Charente est d'avis qu'il a lieu de le soumettre le nommé Bosserelle à la relégation collective.
Fait à Angoulème le 27 octobre 1894

Avis de la commission de classement: (le nommé) avait précédemment subi 13 condamnations pour vol, tentative de vol, vagabondage, mendicité, filouterie, infraction à la police des chemins de fer dont 3 pour vol et 5 pour vagabondage de plus de trois mois, qu'il n'a pas de ressources et vit de la mendicité et de vagabondage, qu'en prison son travail et sa conduite ont été généralement satisfaisantes qu
e sa santé est bonne, qu'il peut être relégué sous tous les climats, s'occuper à tout travaux en plein air, qu'il peut également être employé comme ouvrier boulanger qu'il n'y a pas lieu de lui accorder de dispense ou de l'admettre à la relégation individuelle, qu'il y a lieu de le diriger sur la Guyane. (24 octobre 1894)

Arrivé en Guyane, il fait l'objet d'un signalement:

Cheveux et barbe chatains foncés grisonnant , 1m61, teint coloré épaules larges corpulence moyenne, vue bonne, voix un peu grave.

Ressource: néant. Célibataire, 2 soeurs, ils n'écrit pas à celles-ci et n'a personne pour lui venir en aide (parents décédés à Son)
Aucune remarque défavorable n'a été faite sur ses moeurs.

Métiers (en prison) - classé aux enveloppes pour bouteilles à Reims - au service général à Chalons sur Marne -aux sacs en papier à Orléans -aux paillassons en jonc à Auxerre - à la couture des sacs à Verviers  - aux chaussons à Angoulème (assez bon ouvrier, boulanger dans la vie libre).

Le 3 et 4 avril 1895 à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane), a disparu du chantier forestier, il est réintégré au chantier forestier le jour suivant. Puni le 12 avril 1895 pour tentative d'évasion (30 heures d'absence) à 1 mois de cellule et 2 mois de quartier. Le 30 octobre 1895 il est proposé pour son déclassement (de la section mobile n°2) en raison de son évasion et obtient un avis favorable à la réintégration au dépôt. Actuellement en à l'infirmerie du dépôt de Saint-Jean (du-Maroini), il fait partie de la corvée disciplinaire.

Il meurt le 20 août 1898 en Guyane, à Saint-Jean-de-Maroni.

 

Léon Parant est né le 8 septembre 1841 à Adon (Ardennes), fils de Pierre-Joseph Parant et de Jeanne-Scolastique Lefèvre, il est le frère d'Antoine Parent (photo ci-contre), l'époux de Alexandre parent 2020ronique Zélie Bosserelle. Il a a effectué sa peine de 8 ans en Guyane, il est libéré le 27 avril 1874 et meurt libre le mardi 18 juillet 1876 à Tonnégrande (Guyane).

Condamné l???????e 23 avril 1866 par la cour d'assises des Ardennes à 8 ans de travaux forcés (sans pourvoi) pour vols qualifiés dans des églises.
Sur sa fiche ont apprend qu'il est condamné le 25 octobre 1859 par le tribunal correctionnel de Rethel à 1 an de prison pour vol et vagabondage puis condamné le 14 mars 1865 à 6 mois de prison pour les mêmes motifs. Il est arrivée au bagne de Toulon le 21 mai 1866 et détaché des chaines le 5 septembre 1866. Il embarque à Toulon sur la Cérès le 6 septembre 1866 (ordre du Préfet Maritime en date du 3 septembre 1866).
Le 16 août 1866 il effectue 10 jours de retranchement. Il s'évade des chantiers le 28 octobre 1866. Il est réintégré aux chantiers flottants le 21 novembre 1866.
Il Passe le 27 avril 1874 à la 4ème compagnie, 1ère section, n°4110 (date de libération)
Signalement: sait lire et écrire, catholique, sans fortune et sans domicile fixe - Récompenses: aucune - Profession ou métier appris pendant la détention au bagne: fatigant 

 

Date de dernière mise à jour : 07/02/2021

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